Exercice de simulation au Centre de Traitement Ebola de Rukaramu
.Conduite sous la houlette du Service des Urgences du Ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre e SIDA(MSPLS) avec l’appui de l’Equipe des Urgences du Bureau de la Représentation de l’OMS au Burundi, l’exercice de simulation en temps réel organsé ce 22 février a porté sur les capacités de réception des cas potentiels, de test-détection, validation, de réponse rapide et de coordination au niveau du CTE, afin de permettre d'identifier les domaines dans lesquels des améliorations pourraient être apportées.
Le début de l’exercice a été déclenché par l’arrivée d’une ambulance sirène hurlante vers 10h30 du matin ; ambulance qui est venu se garer entre le CTE et le Centre de Santé, tout près d’une petite porte à l’air dérobée située à l’Est du complexe. Le tout fût suivi par un mouvement inhabituel dans cet espace confiné, d’ordinaire calme, intriguant les populations venues se faire soigner dans le Centre de Santé de la même localité. S’est alors succédé un ballet d’hommes en tenues inhabituel tels des explorateurs de l’espace, des malades qu’on débarque de l’ambulance, le tout sous les regards subjugués des badauds, et qu’on introduit à l’intérieur du centre pour prise en charge !
Exercice de transport d’un cas suspect par les brancardiers vers la zone de confinement
Le scénario de l’exercice de simulation comprenait également des éléments tels que la réticence des suspects, ainsi que la communication entre les agents de santé et les cas confirmés. Les opérations testées comprenaient entre autres : la mise et le retrait de l'Equipement de Protection Individuelle (EPI); le respect du circuit du CTE, désinfection des surfaces « souillés », la désinfection de l’ambulance, ainsi que la prise en charge médicale d’un cas hautement à risque.
Depuis l’annonce officielle de la 10ème épidémie de la MVE en RDC, le MSPLS avec l’appui de ses partenaires, a initié un certain nombre d’activités incluant notamment le renforcement des mesures de contrôle au niveau des points d’entré qui sont passé du nombre de 11 à 19, incluant les points d’entrée sur les frontières avec le Rwanda et la Tanzanie.
Selon l'OMS, un exercice de simulation est une forme de pratique, de formation, de suivi ou d'évaluation de capacités comprenant la description ou la simulation d'une situation d'urgence, à laquelle une réponse décrite ou simulée est apportée. « Entre autres objectifs de la simulation, il était question d’évaluer les capacités du CTE à répondre efficacement en cas de sollicitation par un ou plusieurs des points d’entrée à recevoir des cas suspects ; nous dit le Dr. Jean Pierre Mulunda, à la tête de l’équipe de spécialistes du Bureau pays de l’OMS qui supervisaient l’exercice. Il s’agissait aussi de préparer le personnel du CTE à répondre à une situation réelle, voire imprévue d’arrivée de cas potentiels. Il est important qu’ils continuent de se mettre dans de telles situations, afin d’être prêts si jamais une telle situation se présente », conclut-il.
Les exercices de simulation sont aussi utilisés pour identifier les lacunes et améliorer la capacité de préparation à l'intervention avant qu'une situation d'urgence ne se produise. Et cet exercice en temps réel aura donc permis de tester la réactivité et le comportement du personnel technique du CTE, de l’ambulancier au personnel soignant, en passant par les brancardiers, les médecins ,les infirmiers, les hygiénistes et les laborantins.
Après l’exercice, toutes les parties prenantes se sont retrouvées dans une réunion d’évaluation, et chacun a porté un regard critique sur le déroulement de la journée, en relevant les succès et les défaillances relevés. Même les acteurs qui ont joué le rôle de malades et cas suspects se sont pliés à l’exercice, et ont apporté leurs critiques par rapport au traitement qu’ils ont reçus.
« Les leçons apprises lors de la réponse et les réactions du personnel de santé impliqué dans la simulation ont été essentielles pour toutes les parties prenantes au fonctionnement du Centre, raconte le Dr. Spés Ndayishimiye, Directrice du CTE de Rukaramu. Nous considérons cet exercice de simulation comme une étape nécessaire qui contribuera certainement à notre autonomisation et au renforcement des capacités d’intervention au niveau du CTE en testant les interactions et les complémentarités entre les différentes équipes. »
Suite à l'épidémie de la Maladie à Virus Ebola qui persiste dans l’Est de la RDC, le Burundi à travers le Ministère de la Santé publique et Lutte contre le Sida, avec l’appui de l’OMS et d’autres partenaires, a élaboré et met en œuvre un plan de contingence dont l’objectif est de renforcer les capacités de préparation à la prévention, à la détection précoce, à la riposte et à la maîtrise d'un cas potentiel de MVE.
Les exercices de simulation, y compris dans le cadre de la préparation à la MVE, font partie des activités dudit plan et sont des outils recommandés par l’OMS et jouent un rôle clé dans l'identification des forces et des lacunes dans le développement et la mise en œuvre des capacités du Règlement Sanitaire International. Ils aident le pays à évaluer sa capacité opérationnelle en matière de préparation et de riposte en matière de santé publique. L’exercice de ce 22 février est le deuxième à avoir lieu au CTE après celui réalisé au tout début du mois avec l’équipe du laboratoire, pour évaluer les capacités de prélèvement, emballage, le transport et l’examen des échantillons en laboratoire.